Un regard moderne s’est éteint

Les amateurs d’images uniques ont appris le décès de Jacques Noël ce samedi 1er octobre, il était le dernier libraire underground de Paris. Au 10 rue Gît-le-Coeur, dans ce qui ressemble à un capharnaüm exigu, il a déniché, accumulé, vendu, une montagne de livres, de fanzines, d’ovnis imprimés où l’on trouvait tout sauf des choses ordinaires. Passionné de livres, de culture, de graphisme et d’art il était discrètement le centre d’un réseau extra-ordinaire d’artistes et d’amateurs de livres underground. Exigent, il a aidé toutes sortes d’artistes, des indéfendables, des plus obscurs jusqu’aux plus évidents, on pouvait découvrir l’inconnu, l’inattendu à travers son œuvre de libraire, généreuse et originale.

Tu peux fracasser la tête des gens avec des livres plus qu’avec des joints, et ce n’est pas interdit.

Le site Gonzaï lui rend hommage en repostant une interview réalisée en avril 2012. Et je vous encourage vivement à visionner le petit reportage video ci-dessus où Jacques Noël se livre tel qu’il était. Il parle de ses clients, de la fidélité que lui accordent clients et artistes… Du rôle de libraire… Beaucoup d’artistes témoignent également de leur expérience avec Jacques Noël, une personnalité hors du commun. Il est question de son rôle de dénicheur de talent, respecté par les uns mais ignoré par d’autres et dont certaines découvertes pouvaient apparaître plus tard chez Colette, le temple de la « tendance ». « Le pire c’est le documentaliste qui est dans l’urgence de trouver ce qui va lui servir le lendemain, il cherche un livre que je lui ai vendu il y a 10 ans… Mais il est trop pressé pour s’en rendre compte. »

La majorité de ses clients rentraient chez lui avec une raison valable et sortaient avec une autre raison qui ne l’était pas moins.

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